dimanche 22 novembre 2020

Où observer les oiseaux… (Partie 2)


Dans la première partie du texte «Où observer les oiseaux», j’ai surtout dirigé votre attention vers des outils spécialisés, c’est-à-dire destinés expressément à des ornithologues amateurs. Vous savez, la beauté de ce loisir scientifique qu’est celui d’observer les oiseaux, c’est que nous pouvons le pratiquer n’importe où! Dans cet esprit, comme ornithologue on peut se permettre d’explorer le territoire et le guide idéal pour se lancer à l’aventure c’est «Randonnée pédestre au Québec» de Yves Séguin, Ulysse, 2020, 384 pages et 35 cartes, c’est la 9e édition qui est parue cette année. On y retrouve plus de 250 lieux possibles pour observer les oiseaux et en bonus les endroits les plus propices sont identifiés par un oiseau. Les premières pages sont d’ailleurs très


pertinentes en ce qui concerne la préparation de vos sorties en plein air (bottines, habillement, sac à dos, etc.). 


Continuons à explorer afin d’éviter l’étiquette accolé aux ornithologues à l’effet que nous fréquentons toujours les mêmes endroits (Est-ce vrai d’ailleurs?? C’est à vérifier…). Tous ces outils pour identifier «Où observer les oiseaux» nous donnent de bonnes pistes pour se lancer à la recherche de nouveaux endroits. Tout d’abord, on s’entend que les Parcs nationaux du Québec et les Parc nationaux du Canada sont des lieux privilégiés pour l’observation des oiseaux. Cette idée nous mène tout droit vers ce qui constituent des «aires protégées» au sens large… Il y a derrière cette expression tout un enchevêtrement d'appellations provinciales, fédérales et internationales. Un même endroit peut-être désigné sous plusieurs appellations et il peut aussi être inclus dans une zone plus grande qui porte un autre nom. Ainsi, prenons comme exemple simple, le Mont-Saint-Hilaire, il s’agit d’une Réserve naturelle privée (Gault-McGill) qui fait partie d’une réserve de biosphère de l’UNESCO et le piedmont est aussi constitué en Réserve naturelle privée qui elle appartient au Centre de la Nature (si je ne me trompe pas…). Autre exemple, le Québec compte 28 Refuges d'oiseaux migrateurs (ROM), ces refuges sont d’excellents endroits pour observer certains oiseaux. Eh bien, la plupart de ces endroits sont aussi des Zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO). Le programme des ZICO est une initiative de conservation internationale coordonnée par BirdLife International. C’est Nature Québec qui assure la coordination du programme à l’échelle du Québec. Je vais m’arrêter ici car nous allons nous perdre dans les définitions de ces territoires. La citation qui suit ce paragraphe vous en convaincra. De plus, la majorité d’entre eux se trouve répertorié dans les guides et outils précédemment mentionnés. Dirigeons-nous plutôt vers une échelle plus locale, voire municipale.

«Aujourd’hui, le Québec possède un réseau d’aires protégées qui utilise 32 désignations juridiques ou administratives différentes. Ces aires protégées forment un réseau de 4 892 sites et couvrent un large spectre, allant des réserves écologiques aux parcs nationaux, en passant par les réserves de biodiversité et aquatiques, les habitats fauniques, les réserves nationales de faune et les milieux naturels en terres privées voués à la conservation. Ces aires protégées sont administrées par diverses instances gouvernementales, personnes morales ou individus.» - Gouvernement du Québec
http://www.environnement.gouv.qc.ca/biodiversite/aires_protegees/registre/index.htm

Les ROM: https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/refuges-oiseaux-migrateurs/ensemble.html#_ROM_QC

Les ZICO: https://naturequebec.org/projets/programme-zico/

Au niveau de votre municipalité ou même de votre quartier, à quel lieu pensez-vous pour s’y rendre observer les oiseaux? Bien sûr, il y a des parcs municipaux, certains pourraient convenir surtout s’il y a un plan d’eau. Avez-vous pensez aux cimetières? Ces endroits prévus pour le repos éternel bénéficient souvent d’arbres matures ou même fruitiers et d’une tranquillité propice à l’observation et à l’écoute des chants d’oiseaux. Les barrages (ou écluses) créent souvent des conditions idéales pour certains oiseaux aquatiques. Les quais, descentes de bateaux ou marina peuvent être de bons points d’observation, il faut les expérimenter. Les terrains de golf et les campings peuvent parfois donner accès à des petits bijoux de point d’observation. Plus récemment, les pistes cyclables ont créé des «sentiers» faciles d'accès qui traversent parfois un boisé, un champ cultivé et si vous êtes chanceux un ruisseau, immanquablement vous y trouverez des oiseaux. Il est également possible que certains de vos concitoyens aient aménagé un espace vert expressément pour accueillir les oiseaux. Ces gens aiment bien partager leur passion, mais généralement à petite dose...

Ce qui m'amène à vous dire (ou écrire) quelques mots au sujet des lieux «PRIVÉS». Je commencerais par cette citation tirée du guide de 1991 de Pierre Bannon.

«Ce guide comprend la description de quelques sites se trouvant sur des propriétés privées. Ceci n’est pas une invitation à y circuler sans autorisation. Comme il se doit, le visiteur doit donc s’assurer d’obtenir la permission du propriétaire avant de circuler sur une propriété privée.» - Pierre Bannon

Malheureusement, je crois que les touristes, les photographes, les randonneurs et même les ornithologues n’ont pas toujours demandé la permission pour se stationner et circuler… Je n’en suis qu’à ma troisième années d’observation plus intensive des oiseaux et je constate que les propriétaires terriens et riverains sont de plus en plus réticents. Les panneaux «Stationnement interdit» ou «Terrain privé / ne pas circuler» se multiplient, des clôtures se ferment. Ce constat n’est pas scientifique, mais c'est une impression déplaisante que je vous partage. Je vous invite donc à explorer votre quartier, votre municipalité et plus encore, mais soyez prudent et faites-le dans le respect.

1 commentaire:

  1. Où observer les oiseaux...

    En milieu urbain, comme lieux à explorer, il était également à-propos de mentionner les stations d'épuration des eaux dont les bassins abritent souvent des oiseaux aquatiques de passages et les aéroports notamment avec le retour annuel des Harfangs des neiges. Un lecteur m'a fait remarquer qu'il était aussi pertinent de savoir si les chiens étaient admis ou pas dans les sentiers. Ces belles bêtes que nous aimons tant ne font pas toujours bon ménage avec l'observation des oiseaux.

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