Moi et les oiseaux...


En y réfléchissant bien, j'ai l'impression d'avoir un lien avec les oiseaux depuis très longtemps. En fait, je pourrais peut-être parler d'une période «d'insouciance» de 0 à 16 ans, d'une période d'éveil puis finalement de la période de la retraite dans l'esprit d'un ornithologue amateur.

Jeune, je voyais et entendais les oiseaux. Je pouvais remarquer avec mes copains certaines de leurs prouesses, mais pour nous, c'était un autre animal que l'on pouvait s'amuser à embêter comme les marmottes, les mouffettes, les écureuils et les grenouilles... Je me souviens, nous sommes vers 1974-75, un de mes copains avait attrapé ce qui ressemblait à un Grand héron ou à un autre échassier du genre. On le regardait dans sa cage, il semblait mort de peur. Je me rappelle, qu'il n'émettait aucun son et je crois que nous l'avions remis en liberté dans le marécage qui se trouvait derrière nos maisons.

Nous avions aussi réalisé une expérience, je ne me sais plus si c'était dans le cadre d'un cours de biologie et si j'étais avec mes frères ou avec mes copains, néanmoins nous avions bien rigolé. L'expérience en question consistait à placer un haut-parleur au fond de la cour qui émettait le chant d'un Carouge à épaulettes. Le ou les carouges qui croyaient leur territoire en danger venaient s'époumoner à chanter et à crier tout près du haut-parleur. Cependant, nous y avions ajouté un élément qui nous faisait bien rire, un sac de plastique rempli d'eau que rapidement le carouge perçait avec son bec pour finalement se faire arroser...

À la même époque, on s'amusait aussi à chasser toutes ces bêtes avec nos arcs et nos flèches puis également avec nos carabines à plomb. Nous n'avions pas beaucoup de succès... Par contre, un de ces jours, au hasard d'une marche dans le quartier, j'ai visé une Hirondelle bicolore qui se trouvait sur un fil électrique et je l'ai tuée... Ça m'a troublé, parce que je crois que, quelque part, on admirait les hirondelles pour leur vitesse et leur agilité. Après l'avoir ramassée et probablement enterrée, je n'ai plus tellement eu le goût de chasser les petites bestioles par la suite.

À quelques reprises, quelques années plus tard, je suis tout de même allé à la chasse aux petits gibiers avec mon père et quelques-uns de ses amis. J'ai réalisé que la relation avec la faune était beaucoup plus respectueuse, même si nous étions à la chasse pour trouver un repas. J'ai appris à apprécier davantage la forêt, même si j'y avais déjà passé beaucoup de mon temps avec mes copains. On écoutait la forêt notamment pour y repérer les perdrix, mais nous entendions aussi d'autres oiseaux que certains chasseurs pouvaient m'identifier.


Oriole de Baltimore
Photo Robert Allie

Je me suis rapproché, au cégep, d'un de mes copains qui avait davantage l'esprit scientifique en plus d'être musicien. Puis à l'université, il aspirait à devenir écologiste/biologiste, nous sommes à l'époque de Pierre Dansereau. D'ailleurs, il a complété son baccalauréat et sa maîtrise en biologie à l'UQAM. Puis son doctorat à l'Université de Waterloo en Ontario. Je crois qu'il a davantage travaillé sur les poissons que sur les oiseaux et il s'est spécialisé en biostatistique. À un moment donné, lors d'une visite à Drummondville, mon souvenir n'est pas très clair, nous nous sommes retrouvés, pour une raison ou une autre à identifier les oiseaux, plus lui que moi, que nous croisions sur notre chemin dans le quartier. C'est alors que j'ai vu et entendu un oriole de Baltimore. J'étais fasciné! Ce fut un autre moment marquant. Je crois que c'est à partir de ce moment que j'ai eu envie d'observer davantage les oiseaux, mais sans jamais vraiment le faire sérieusement... Quelques temps après, j'ai acheté mon premier guide d'identification, le Peterson en français, publié en 1984 (voir la photo).

Mon guide d'identification de 1984 que j'ai encore...

C'est à cette période que j'ai aussi commencé de façon plus assidue à nourrir les oiseaux. Je me souviens qu'à partir de ce moment-là, j'ai toujours eu au moins une mangeoire dans la cour des différents lieux où j'ai habité. Tranquillement, j'ai appris à connaître la douzaine d'espèces d'oiseaux qui fréquentaient les mangeoires et les environs. De plus, ayant toujours fait de la photographie, j'en profitais pour photographier les oiseaux qui se présentaient aux mangeoires, mais sans avoir un appareil photographique approprié. J'ai donc quelques clichés des oiseaux photographiés de loin pour me rappeler mes différentes installations au fil du temps.


Oriole de Baltimore à la mangeoire
Photo Robert Allie

Les années ont passé et je n'en ai pas vraiment fait davantage pour observer les oiseaux quoique en voyage, je prenais le temps de photographier ceux qui se trouvaient sur ma route. Lorsque j'ai eu des enfants, je leurs ai transmis, je l’espère, le respect de la nature et surtout des oiseaux.Puis, est venu le temps où j'ai commencé à penser de cesser de travailler... L'observation des oiseaux de façon plus assidue faisait partie des projets que je comptais entreprendre. C'est ainsi qu'en 2018, j'ai commencé à observer les oiseaux, à m'intéresser à l'ornithologie, j'y ai découvert eBird et la Société d'ornithologie de la Vallée-du-Richelieu. Encore aujourd'hui je me rends compte que marcher en forêt est un de mes plus grands plaisirs.





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