mardi 26 janvier 2021

La pandémie cause une diminution de la productivité des Guillemots de Troïl de l'île de Stora Karlso...


J'ai trouvé très intéressant ce récent article paru dans «The New York Times» sous la plume de Cara Giaimo qui nous présente une étude de chercheurs suédois. Il y est question de l'impact des restrictions de voyage dues à la pandémie qui ont empêché les ornithologues amateurs de visiter l'île de Stora Karlso.

Dans leur étude, les chercheurs décrivent comment l'absence soudaine de touristes à Stora Karlso a déclenché une réaction en chaîne surprenante qui a ravagé la colonie de Guillemots de Troïl de l'île en diminuant drastiquement sa population d'oisillons.

Jonas Hentati-Sundberg, le chercheur principal qui étudie la colonie depuis 19 ans constata dès leurs premiers voyages de l'année, fin avril 2020, que les Guillemots s'envolaient constamment. Les individus disparaissaient parfois pendant des jours. C'était un changement de comportement et un signe que quelque chose rendait les oiseaux plus nerveux que d'habitude.

Les chercheurs ont vite réalisé que les Pygargues à queue blanche de l'île avaient également changé leur comportement. Normalement, sept ou huit Pygargues passent l'hiver autour de l'île puis ils partent lorsque la saison des visites reprend au printemps. Mais sans la présence des touristes, ils sont restés dans les parages et de plus en plus de Pygargues se sont joints au groupe.

Bien que les Pygargues s'attaquent rarement aux Guillemots, ils les craignent et se dispersent au moindre survol. Dès qu'une silhouette de Pygargue se pointe, des centaines de Guillemots se mettaient à crier et à sauter à la mer. Ce comportement se reproduisait encore et encore. En un mois d'observation, les Guillemots ont été déplacés de leurs nids par des Pygargues 8 fois plus longtemps qu'en 2019.

C'est ainsi que la colonie de Guillemots a perdu de ses œufs, les faisant tomber des crêtes lors de décollages paniqués ou les laissant vulnérables aux Goélands argentés et aux Corneilles mantelées. Vingt-six pour cent moins d'oeufs éclos en 2020 de ce qui était typique de la dernière décennie.

 «Cela montre à quel point nos changements en matière de voyages ont eu un impact sur des écosystèmes entiers.» - Nicola Koper, professeur d'écologie à l'Université du Manitoba

Le lien vers l'article du New York Times: https://www.nytimes.com/2021/01/22/science/seabirds-covid-tourism.html


Il y a quatre courtes vidéos pour constater le phénomène. Dans cette quatrième vidéo, un oeuf de Guillemot marmette roule pendant le vol causé par la perturbation d'une Pygargue (à droite de l'écran surveiller le X rouge).

Voici le lien vers l'étude en question:  Jonas Hentati-Sundberg, Per-Arvid Berglund, Aron Hejdström, Olof Olssonc, «COVID-19 lockdown reveals tourists as seabird guardians» in Biological Conservation, Volume 254, February 2021, 108950

NOTE: Le Guillemot de Troïl est appeler Guillemot marmette dans nos contrées francophones. La Pygargue à queue blanche est plus grosse que notre Pygargue à tête blanche.

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