jeudi 24 décembre 2020

Histoire des oiseaux, de l’observation des oiseaux, de l’ornithologie...


Depuis le début de la pandémie, je me suis intéressé à l’histoire de l’ornithologie. Ce qui est fascinant, c’est qu’il est possible de trouver presque tout ce qui concerne les racines de ce volet de la science en ligne dans l’Internet, des documents les plus anciens, au plus récents! On se rend vite compte qu’il y a de multitude de façon d'aborder le sujet comme je l’avançais dans le choix du titre… Il y a l’histoire des oiseaux; l’Archæoptéryx est toujours le premier de la classe Aves, l’histoire de l’observation des oiseaux; c'est seulement à la fin du 19e siècle que se développe sérieusement l'observation des oiseaux. L'expression «birdwatching» est apparu en 1902 dans le titre d'un livre d'Edmund Selous en 1902, puis l’histoire de l’ornithologie; la publication de «Ornithologiae libri tres» par Francis Willughby et John Ray, en 1676 est considérée comme le début de l'ornithologie moderne.

Mon exemplaire de l'ouvrage
de C.E. Dionne
On peut avoir une perspective «mondiale» de l’ornithologie, comme il est possible de l’examiner sur un plan très local. Quelques clubs d’ornithologie ont rédigé leur histoire et c’est tout aussi fascinant. Qu’en est-il à l’échelle du Québec? Oui, Charles Eusèbe Dionne (1846-1925) est le premier ornithologue québécois et son ouvrage «Les oiseaux de la province de Québec», en 1906, a fait école. Voici un extrait de ce qu’il nous en dit dans sa préface :

«Croyant donc qu’un ouvrage de ce genre, mais se rapportant aux seuls oiseaux de notre province, pourrait contribuer à répandre, au sein de notre population, la connaissance de nos oiseaux, et servirait en même temps à lui faire aimer et protéger ceux qui sont utiles, je me suis décidé à l’entreprendre.

Depuis cette date, les oiseaux de l’Amérique du Nord ont été plus étudiés, leurs parcours géographique est devenu par suite de plus en plus localisé à mesure qu’ils étaient connus. Toutefois, il y a encore beaucoup à faire en ce sens.» - Charles-Eusèbe Dionne

Il en demeure pas moins que beaucoup d’autres choses peuvent être racontées pour nous faire connaître comment ce savoir s’est développé sur le territoire québécois. Je n’ai pas l’intention de vous décrire ce qu’il en est parce que l’essentiel de notre aventure avec les oiseaux a déjà été très bien résumé et raconté par d’autres. Je vais plutôt vous pister vers des documents qui représentent certainement un bon de départ pour ceux et celles qui auraient un intérêt à aller plus loin dans l’histoire de l’ornithologie québécoise.

Tout d’abord, si vous avez l’opportunité de lire le mémoire de maîtrise et la thèse de doctorat de Mariana Gosztonyi Ainley (1937-2008) vous en apprendrez énormément sur l’histoire de l’ornithologie au Québec, au Canada et en Amérique de Nord. Vous verrez comment tous les «personnages» qui construisent cette histoire sont étonnamment liés entre eux.

Ainley Gosztonyi, M. 1980. La professionnalisation de l’ornithologie américaine, 1870-1979, [Mémoire de maîtrise], Université de Montréal, 124p.

Ainley Gosztonyi, M. 1985. From Natural History to Avian Biology : Canadian Ornithology 1860-1950, [Thèse de doctorat], Université McGill, Montréal, 337p.

Par ailleurs, le parcours de madame Ainley est assez impressionnant en lui-même. Elle a notamment collaboré aux activités de la Société québécoise de protection des oiseaux pendant plus de vingt ans. Son parcours professionnel s’est finalement orienté vers la place des femmes dans les sciences dont l’ornithologie.

Toutefois, si vous souhaitez obtenir un résumé de ces gros documents, allez plutôt prendre connaissance de ces deux textes de messieurs Ouellet et Cayouette qui se trouvent en introduction du premier atlas des oiseaux nicheurs du Québec.

Ouellet, Henri. L’histoire de l’ornithologie – Le développement de l’ornithologie au Québec : des origines à 1960, pp. 5-10

Cayouette, Raymond. Notes sur les débuts de l’observation des oiseaux au Québec, pp.11-14

Tous deux dans Gauthier, J. and Y. Aubry (sous la direction de). 1995. Les oiseaux nicheurs du Québec: Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional. Association québécoise des groupes d'ornithologues, Société québécoise de protection des oiseaux et Service canadien de la Faune (Environnement Canada), Montréal, Québec, 1295 p.

Si vous ne disposez que de peu de temps de lecture, cet article de Yves Hébert vous livrera l’essentiel des informations à connaître dans un français agréable et accessible.

Hébert,Y. 1997. Des oiseaux et des hommes : l’ornithologie de 1535 à nos jours. Cap-aux-Diamants, (51), 28-32

Pour tous ceux et celles qui apprécient les détails et les multiples chemins que peut prendre l’histoire d’une science, je vous invite à lire et relire tous les textes de Michel Gosselin paru dans le magazine QuébecOiseaux… et plus particulièrement celui-ci :

Gosselin, M. 2014. De Pierre Chasseur à Ernest Wintle : 100 ans d’oiseaux. Québec Oiseaux, 25 (3), 14-20


C’est d’ailleurs Michel Gosselin qui m'apprenait récemment dans un de ses articles que James Bond (1900-1989) un ornithologue américain, est la source de l’inspiration du nom du héros de Ian Fleming. En 1953, Ian Fleming, qui était un ornithologiste passionné, utilisait le guide d’identification de Bond et il a tout bonnement décidé que ce nom, James Bond, convenait parfaitement à son nouveau héros, le célèbre espion britannique.

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