lundi 22 novembre 2021

Projet SNOWSTORM - Une nouvelle saison et de vieux amis qui reviennent

 


Les chercheurs du Projet SnowStorm nous ont donné des nouvelles de quatre Harfangs des neiges qui portent des émetteurs, c’est une nouvelle saison d’observation des Harfangs qui commence.

https://www.projectsnowstorm.org/posts/a-new-season-and-old-friends-return/

WELLS

Le Harfang Wells est une femelle adulte baguée en janvier 2017 dans le Maine. Elle a passé l'été dans la péninsule d'Ungava, dans le nord du Québec. Elle a niché à environ 40 km au nord-est de la communauté inuite de Puvirnituq sur la baie d'Hudson.

En route vers le sud pour se trouver une aire d’hivernage, sa dernière position au 17 novembre était sur la rive sud du Saint-Laurent entre Trois-Pistoles et Rimouski. Les chercheurs croient qu’elle est en route vers Québec comme par les années passées.

STELLA 

Stella est aussi une femelle adulte qui a initialement été baguée en janvier 2018. Cet été, elle a niché, cette fois sur l'île de Banks, à l'extrémité ouest de l'archipel arctique canadien. À la mi-novembre, elle s'est enregistrée à environ 17 km au nord de Prince Albert, en Saskatchewan. Elle semble être sur sa route habituelle en direction de ses aires d'hivernage dans l'est du Montana et le sud du Manitoba.

ALDERBROOKE

L'autre Harfang de retour est Alderbrooke, qui a été baguée comme étant une femelle juvénile l'hiver dernier. Elle a passé l'été dans l'ouest de la péninsule d'Ungava, jusqu'au détroit d'Hudson, mais contrairement à Stella et Wells, elle n'a montré aucun signe de nidification. Alderbrooke a erré tout l'été, ce à quoi nous nous attendions d'un Harfang pas encore assez vieux pour se reproduire.

Son emplacement en direction vers le sud au 18 novembre était le long du lac Saint-Jean. On se rappellera qu’Alderbrooke avait passé une bonne partie de l’hiver sur les terres agricoles entre Mont-Saint-Hilaire et Saint-Hyacinthe.

OTTER

Otter est un mâle adulte bagué à New York en janvier 2019. Il a passé son été autour des îles Coats et Southampton, puis sur la péninsule de Melville où il s'est occupé d'une partenaire et d'un nid. En raison d'un problème avec son l'émetteur, les dernières données d'Otter date du 27 septembre, alors qu'il commençait à se déplacer vers le sud. Toutefois, ces données ne retrouvent pas encore sur les cartes.


dimanche 14 novembre 2021

Perte de 600 millions d’oiseaux en Europe entre 1980 et 2017


Une étude publiée récemment et menée par des scientifiques de la Royal Society for the Protection of Birds (RSPB), de BirdLife International et de la Société tchèque d'ornithologie estime qu’il y a eu une perte de 600 millions d’oiseaux en Europe entre 1980 et 2017.

Fiona Burns | Mark A. Eaton | Ian J. Burfield | Alena Klvaňová | Eva Šilarová |Anna Staneva | Richard D. Gregory, (2021) «Abundance decline in the avifauna of the European Union reveals cross-continental similarities in biodiversity change», Ecology and Evolution, Octobre, 14 pages

Voici le lien vers l’étude: https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/ece3.8282



Dans cette étude, les chercheurs ont rassemblé deux grands ensembles de données aviaires pour explorer les changements d'abondance dans l'avifaune européenne. L'intégration de ces ensembles de données leur a permis de plus que doubler le nombre d'espèces incluses et d'étendre la couverture temporelle de près d'une décennie par rapport à des travaux similaires précédents. Leur objectif spécifique était d'estimer l'évolution de la taille de la population totale des espèces d'oiseaux nicheurs d’Europe et le taux de croissance moyen de la population, entre 1980 et 2017.

Ils ont finalement estimé, selon deux méthodes de calculs, un déclin de 17% à 19% de l'abondance globale des oiseaux nicheurs depuis 1980 soit une perte de 560 à 620 millions d'oiseaux.

Par contre, un petit nombre d'espèces était responsable d'une grande partie du changement de nombre d’oiseaux observé chez les espèces à la fois croissantes et décroissantes. Le moineau domestique représente à lui seul 27 % (247 m) de la diminution totale de toutes les espèces en déclin. Les huit espèces affichant les déclins les plus importants représentent 69 % du déclin des 175 espèces en déclin et les huit espèces présentant les augmentations les plus importantes représentent 66 % de l'augmentation des 203 espèces en augmentation.

De plus, les changements dans l'abondance des espèces varient selon les types d'habitats de reproduction des espèces . Les chercheurs ont observé un déclin plus important parmi les espèces associées aux terres agricoles et aux prairies. Les espèces migratrices de longue distance ont diminué proportionnellement de façon plus importante. Tout comme les oiseaux de rivage qui présentent le déclin proportionnel le plus important -38% de 1980 à 2017. Cependant, la sauvagine montre une augmentation de 23% pour la même période.

Ces résultats sont similaires à ceux de l’étude de Rosenberg et coll. (2019) en Amérique du Nord en montrant des pertes numériques substantielles, une hétérogénéité des tendances parmi différents groupes d'oiseaux. Les deux études identifient les mêmes groupes d'oiseaux dont la conservation est préoccupante, à savoir les oiseaux des prairies/agricoles, les oiseaux de rivage et les migrateurs de longue distance. Curieusement, une petite poignée d'espèces surabondantes, dont le moineau domestique et l’étourneau sansonnet, entraînent le déclin numérique.

Les deux études suggèrent également un ralentissement du taux de déclin au cours de la dernière décennie. Il existe des preuves que ce changement pourrait être en partie le résultat des mesures de conservation mises en place pour protéger les espèces et créer et restaurer des habitats en Amérique du Nord et en Europe.