dimanche 31 janvier 2021

Alderbrooke du Projet SNOWstorm...


Vous avez peut-être observé récemment un Harfang des neiges prénommé «Alderbrooke». En fait, cette femelle est munie d'un émetteur et celui-ci la situait fréquemment autour de la voie ferrée en face du 1735 boul. Laurier (la route 116). Elle se promène entre le Grand-Rang et la route 116... et les environs!

Alderbrooke est une jeune femelle Harfang des neiges piégée le 9 décembre 2020 à l'aéroport international Montréal-Trudeau par Falcon Environmental et baguée par Rebecca McCabe. Elle a été déplacée de l'aéroport dans le cadre de la recherche du Projet SNOWstorm sur les meilleures façons de déplacer les Harfangs des neiges afin qu'ils restent à l'écart des aéroports. Cette femelle Harfang porte le nom d'Alderbrooke en référence à un des sanctuaires de Protection des oiseaux Québec, qui soutient cette recherche. Le Marais d'Alderbrooke est situé près de Sutton.

Vous pouvez voir les derniers déplacements d'Alderbrooke à cette adresse: https://www.projectsnowstorm.org/snowstorm-owls-winter-2020-21/alderbrooke/

(Le programme d'affichage fonctionnant sous Java, il est préférable d’utiliser un autre navigateur que Google, par exemple: Firefox)

Exemple des déplacements du Harfang femelle Alderbrooke

La couleur des points de localisation fait référence à l'heure de la journée. En jaune c'est le jour et en noir c'est la nuit avec une gamme de couleurs entre les deux.

vendredi 29 janvier 2021

Invasion potentielle du Roselin familier en espagne... - Ornithomedia


Une nouvelle brève en provenance du site Ornithomedia.com Le Roselin familier, une potentielle nouvelle espèce exotique invasive en Espagne ? Des individus se sont probablement échappés il y a quelques années dans la ville de Murcie, où vit désormais une population férale (se dit d'une espèce domestique retournée à l'état sauvage) d'environ 100 adultes dont 20 couples, en progression rapide.

https://www.ornithomedia.com/breves/le-roselin-familier-est-en-expansion-rapide-dans-la-ville-de-murcie-espagne/

Roselin familier
Photo: Robert Allie


mercredi 27 janvier 2021

L’administration Trump a mis les oiseaux migrateurs en danger, mais il y a de l'espoir...



Fish and Wildlife Service des États-Unis (USFWS) a mis en œuvre la modification du règlement visant à assouplir des mesures essentielles de protection d’oiseaux qui avaient été adoptées en vertu de la Migratory Bird Treaty Act. Toutefois, la nouvelle administration Biden-Harris a fait savoir que la décision concernant  le règlement intitulé Regulations Governing Take of Migratory Birds, 86 Fed. Reg. 1134 du 7 janvier 2021 sera examinée.



Voici une page à lire pour être à jour dans ce débat: https://www.oiseauxcanada.org/ladministration-trump-finissante-met-les-oiseaux-migrateurs-en-danger/

Pour les curieux, voici la loi canadienne sur la convention concernant les oiseaux migrateurs: https://laws-lois.justice.gc.ca/fra/lois/m-7.01/

mardi 26 janvier 2021

La pandémie cause une diminution de la productivité des Guillemots de Troïl de l'île de Stora Karlso...


J'ai trouvé très intéressant ce récent article paru dans «The New York Times» sous la plume de Cara Giaimo qui nous présente une étude de chercheurs suédois. Il y est question de l'impact des restrictions de voyage dues à la pandémie qui ont empêché les ornithologues amateurs de visiter l'île de Stora Karlso.

Dans leur étude, les chercheurs décrivent comment l'absence soudaine de touristes à Stora Karlso a déclenché une réaction en chaîne surprenante qui a ravagé la colonie de Guillemots de Troïl de l'île en diminuant drastiquement sa population d'oisillons.

Jonas Hentati-Sundberg, le chercheur principal qui étudie la colonie depuis 19 ans constata dès leurs premiers voyages de l'année, fin avril 2020, que les Guillemots s'envolaient constamment. Les individus disparaissaient parfois pendant des jours. C'était un changement de comportement et un signe que quelque chose rendait les oiseaux plus nerveux que d'habitude.

Les chercheurs ont vite réalisé que les Pygargues à queue blanche de l'île avaient également changé leur comportement. Normalement, sept ou huit Pygargues passent l'hiver autour de l'île puis ils partent lorsque la saison des visites reprend au printemps. Mais sans la présence des touristes, ils sont restés dans les parages et de plus en plus de Pygargues se sont joints au groupe.

Bien que les Pygargues s'attaquent rarement aux Guillemots, ils les craignent et se dispersent au moindre survol. Dès qu'une silhouette de Pygargue se pointe, des centaines de Guillemots se mettaient à crier et à sauter à la mer. Ce comportement se reproduisait encore et encore. En un mois d'observation, les Guillemots ont été déplacés de leurs nids par des Pygargues 8 fois plus longtemps qu'en 2019.

C'est ainsi que la colonie de Guillemots a perdu de ses œufs, les faisant tomber des crêtes lors de décollages paniqués ou les laissant vulnérables aux Goélands argentés et aux Corneilles mantelées. Vingt-six pour cent moins d'oeufs éclos en 2020 de ce qui était typique de la dernière décennie.

 «Cela montre à quel point nos changements en matière de voyages ont eu un impact sur des écosystèmes entiers.» - Nicola Koper, professeur d'écologie à l'Université du Manitoba

Le lien vers l'article du New York Times: https://www.nytimes.com/2021/01/22/science/seabirds-covid-tourism.html


Il y a quatre courtes vidéos pour constater le phénomène. Dans cette quatrième vidéo, un oeuf de Guillemot marmette roule pendant le vol causé par la perturbation d'une Pygargue (à droite de l'écran surveiller le X rouge).

Voici le lien vers l'étude en question:  Jonas Hentati-Sundberg, Per-Arvid Berglund, Aron Hejdström, Olof Olssonc, «COVID-19 lockdown reveals tourists as seabird guardians» in Biological Conservation, Volume 254, February 2021, 108950

NOTE: Le Guillemot de Troïl est appeler Guillemot marmette dans nos contrées francophones. La Pygargue à queue blanche est plus grosse que notre Pygargue à tête blanche.

dimanche 24 janvier 2021

Le Grand dénombrement des oiseaux de février (GDOF) / Great Backyard Bird Count (GBBC)


Chaque année, en février, des gens de toutes les régions du monde s’unissent pour observer, apprendre à connaître, dénombrer et célébrer les oiseaux. Rejoignez-nous  du 12 au 15 février 2021!


C’est facile de participer, seul ou avec d’autres, partout où il y a des oiseaux. Il vous suffit de créer un compte gratuitement auprès du Cornell Lab of Ornithology. Si vous avez déjà un compte pour Merlin, eBird ou pour le Projet FeederWatch ou d'un autre programme du Cornell Lab, utilisez le nom d’utilisateur et le mot de passe que vous possédez déjà pour envoyer vos listes d’observations du Grand dénombrement des oiseaux de février. Il est recommandé d’observer les oiseaux pendant au moins quinze minutes de suite.

Envoyez au moins une liste d’observations durant les quatre jours du Grand dénombrement des oiseaux de février (GDOF) pour devenir officiellement un citoyen scientifique. Toutes les mentions d’observation envoyées à eBird pendant cette période comptent pour le GDOF.

Rien de plus facile! Voici le nouveau site web du grand dénombrement disponible en anglais, français et espagnol... https://www.birdcount.org/fr/

dimanche 10 janvier 2021

Deux approches pour dresser l’histoire mondiale de l’ornithologie...


«L’histoire de l’ornithologie» de Valérie Chansigaud, 2014, 384p est le bouquin à lire et à regarder portant sur cette science et en français. Il n’y avait rien de nouveau en français depuis le livre de Maurice Boubier, «L’évolution de l’ornithologie», paru en 1932.

Cette 2e édition du livre de Chansigaud peut être considérée comme étant dans la catégorie des «beaux livres», le papier est épais et glacé et l’on y admire plus de 250 photos et illustrations en couleur. L’éditeur utilise «de l’ignorance à la passion» comme sous-titre et c’est bien vrai puisque nous sommes passés de l’extermination d’espèces à leur protection.


L’approche y est chronologique en commençant par l’antiquité, le moyen âge, la renaissance, etc. jusqu’au XXe siècle. La structure de l’ensemble de l’ouvrage est un peu dicté par la collection dans laquelle il s’inscrit comme troisième titre. Elle le dit elle-même, «écrire une histoire de l’ornithologie c’est faire des choix». Ainsi, les ornithologues des États-Unis lui reprochent d’avoir oublié ou pas suffisamment parlé de certains de leurs plus grands. Nous pourrions mentionner qu’il n’y a pas beaucoup de place pour la Nouvelle-France comme colonie. Les populations autochtones de ces mêmes colonies sont peu évoquées, les femmes sont presque absentes. L’histoire travaille d’abord avec les écrits disponibles dans les langues que l’historien peut comprendre. C’est pourquoi de nouveaux éléments peuvent s’ajouter en provenance de l’Asie ou du monde arabe, moins documentés en français en matière d’ornithologie. Vous trouverez tout de même dans cet ouvrage toutes les œuvres qui ont manqué l’évolution de cette science ainsi que les personnages qui y étaient associés. L’auteur prend également le temps de placer l’importance de la taxidermie, de l’illustration, des musées, de la naissance des associations nationales dans le développement de l’ornithologie. Un superbe ouvrage que les bibliothèques francophones devraient placer sur leurs rayons.

Avec «The Wisdom of Birds: An Illustrated History of Ornithology» (2008), Tim Birkhead amène


l’histoire de l’ornithologie ailleurs. L'auteur est professeur à l'Université de Sheffield où il enseigne le comportement animal et l'histoire des sciences. L'écriture de ce livre lui aurait pris plus de cinq ans. Il voulait écrire sur la façon dont les scientifiques à travers l'histoire ont découvert des choses sur les oiseaux et c’est très réussi. Il a eu l’idée d’examiner le développement historique de différents aspects de la biologie des oiseaux tels que l’instinct et l'intelligence, la migration, la reproduction, la notion de territoire, le chant, etc. en ayant comme point de repère l'œuvre de John Ray. De là le titre de son livre, un clin d'œil au «Wisdom of God» (1691) de Ray. D’ailleurs le titre complet de cette œuvre majeure est «The Wisdom of God Manifested in the Works of the Creation», qui aurait été édité vingt-trois fois entre 1691 et 1846. Ainsi, Birkhead nous raconte ce qu’il y avait comme théorie sur un sujet avant Ray, quelle a été la contribution de Ray et ce qu’il a eu après Ray.

Ray voulait notamment construire son travail sur l’observation et faire disparaître la symbolique, les fables et les légendes concernant les oiseaux. Il se trouverait donc à l’origine de l’ornithologie de terrain qui s’intéressera davantage aux comportements et à l’écologie en parallèle à l’ornithologie systématique qui continuera à développer la classification et la taxonomie des oiseaux. Sa contribution aux deux axes aura été importante. Ces deux approches seront plus tard unifiées par Erwin Stresemann, un ornithologue réputé, avec la publication de sa section sur les oiseaux dans le «Handbuch der Zoologie» (1914-1934).

Au sujet de la migration des oiseaux, cette possibilité était envisagée depuis très longtemps, mais elle était régulièrement mise en doute. L’idée semblait plus acceptable pour les grands oiseaux que l’on considérait capables de traverser les grandes étendues d’eau. Toutefois, pour les petits oiseaux toutes les idées étaient les bienvenus… ils se cacheraient sous l’eau, dans la boue, ils seraient en hibernation comme les chauves-souris, etc. De son côté Ray était un partisan de la migration sans disposer de toutes les explications nécessaires. Les oiseaux se déplaceraient pour trouver de la nourriture… C’est en observant les oiseaux et en faisant des expériences que nous en sommes venus à mieux comprendre ces déplacements complexes de migration. Nous savons que le baguage des oiseaux est devenu sérieux qu’au 20e siècle, mais il y a bien eu quelques expériences auparavant. Au 18e siècle, un ornithologue a peint en rouge, avec de la peinture soluble dans l’eau, les pattes d’un certain nombre d’hirondelles afin de démontrer qu’elles ne se cachaient pas sous l’eau… Les hirondelles sont effectivement revenues chez lui avec les pattes encore peintes de rouge. C’est par ce genre d’exemple que l’auteur nous fait avancer dans le développement des connaissances autour d’un sujet… un bouquin impossible à résumer, mais des plus intéressant à lire.

samedi 9 janvier 2021

La science citoyenne à l'oeuvre / Qu'en est-il de la biodiversité aviaire des grandes villes?


Les grandes villes, riches en biodiversité aviaire ?

Une étude remarquable vient de sortir sur l'utilisation des listes d'observations d'oiseaux pour caractériser la diversité en espèces dans les villes. Les chercheurs ont utilisé 5,5 millions de listes d'observation établies dans plus de 1500 villes aux États-Unis. Surprise: les villes au sens large semblent ne pas être trop défavorables au nombre d'espèces surtout si elles contiennent des milieux humides et aussi des arbres. Il y a bien une baisse de la richesse spécifique,  mais seulement après un certain seuil d'urbanisation. L'article bien entendu parle du nombre d'espèces, pas de l'intérêt patrimonial, du degré de spécialisation, etc.


Les villes géographiquement les plus grandes hébergent donc une biodiversité plus grande en nombre d'espèces d'oiseaux selon les 4 indices habituellement utilisés pour caractériser la biodiversité (richesse spécifique, diversité phylogénétique, indice de Shannon et abondance) ; intuitivement on aurait pu s’attendre au contraire, une petite ville aurait dû avoir une biodiversité plus grande qu’une grande ville… mais non ! L’étude montre aussi qu’il existe un seuil d’urbanisation au-delà duquel cette règle disparaît, la biodiversité chute une fois ce seuil d’urbanisation dépassé.

On peut donc en tirer deux conclusions, les très grandes villes avec zones arborées et plans d’eau jouent un rôle important dans la conservation globale de la biodiversité aviaire et il existe un seuil d’urbanisation quantifiable à ne pas dépasser si l’on veut que les grandes villes jouent pleinement leur rôle dans la conservation des oiseaux. Ce seuil devrait être intégré dans les futurs grands plans urbanistiques.

Et une autre conclusion sur la méthodologie, un grand nombre de listes complètes d’observations d’oiseaux réalisées en tout temps et partout par les ornithologues amateurs, combinées aux images satellites permettent de faire des analyses très puissantes et de déboucher sur des règles d’aménagement de l’espace et de combiner le bien-être humain en ville et la sauvegarde de l’avifaune.

Vos listes d'observation comptent peu importe l'endroit...

L'étude originale est ici : https://link.springer.com/article/10.1007/s10531-020-02088-1


L'information est essentiellement tirée de: Newsletter électronique de la Centrale Ornithologique Aves  - n°115 / 06-01-2020